Sabine Rabourdin
Sciences et Société ; Historicité, Éducation et Pratiques (EA S2HEP) – École Normale Supérieure
[ENS] - Lyon, Université Claude Bernard - Lyon I : EA4148
Au XXème siècle, en Inde, avant et après l’indépendance, certains indiens tentent de concilier l’ancien concept de science relié à une vision du monde traditionnelle, et une nouvelle culture de la science étrangère et dominante. Cette conciliation prend différentes formes. D’un côté, se diffusent un certain nombre d’ouvrages qui réinterprètent les anciens textes védiques et classiques à l’aune des connaissances scientifiques contemporaines : les connaissances contemporaines sont réintégrées dans un univers de pensée hindou. D’un autre côté, de plus en plus d’Indiens s’instruisent auprès de la science occidentale et en deviennent des scientifiques de pointe. Ils y trouvent un universalisme et un scepticisme rationnel, mais en même temps y distinguent le paradigme scientifique occidental. A.Nandy écrit à la fin du XXème siècle : “ On peut étudier la vie des scientifiques indiens de ces cent dernières années comme un enregistrement d’un effort inconscient et continuel d’aller construire une nouvelle science ” (Nandy, 1995). Dans le cadre de cet atelier, nous présenterons ces différentes formes de construction pour tenter de répondre à la question : s’agit-il d’une nouvelle science ?
L’exposé se décomposera en quatre parties :
- Brève présentation des formes traditionnelles de savoir en Inde
- Deux exemples de « vedic physics » : réinterprétation de textes anciens au regard de la physique contemporaine (réalisés par des physiciens à la retraite ou des sanskrististes)
- Classification des enjeux et acteurs des vedic physics
- Physiciens chercheurs et universitaires actuels face à ces tentatives de reconstruction : rejet ou soutien ?